Les textes de chansons
Textes et poésies
Les textes de mes chansons égrènent bien toutes les périodes de création que j'ai traversées. Il est clair que les textes de 1975 n'ont pas la maturité que peuvent avoir des textes récents. Cependant le fil conducteur de mes inspirations est bien là et mon engagement aussi. Les textes de mes chansons ont toujours été écrits après ou avec la musique, c'est pour cela que s'ils sont simplement lus, ils peuvent perdre de leur fluidité et être beaucoup moins vibrants. De plus sans les réfèrences qu'insufle la musique, le degré d'intention peut être faussé. Magré tout, il est possible que ce soit une autre vie pour les textes. Vous les trouverez donc dans une mise en forme correspondante à la structure musicale. Les retours à la ligne sont les ponctuations musicales réélles de la chanson. Ces textes font réfèrences aux extraits audios et vidéos disponibles sur ce même site.
La paix c'est dangereux tx --- Jolie Marie tx --- Imagine tx --- Graffiteur tx
La paix c'est dangereux
Pour un monde plus social – Dreyfusard
Tu battais de tes grandes ailes d'orateur
Tu parlais de libertés – ton canard
S'appelle l'humanité
Hé ! Jaurès tu l'as pas cru que ces fous
Ils la boufferaient leur merde – jusqu'au bout
Les Allemands étaient Allemands, une raison
Pour que juillet t'assassine
La paix c'est dangereux
Et d'ailleurs ça saigne toujours du même côté
Les Hindous t'ont reconnu Mahatma
La grande âme d'un pays, une voix
Qui parlait de liberté, ton devoir
S'appelle fraternité
Hé ! Gandhi tu l'as pas cru que d'Afrique
T 'irais jeter dans la rue le grand cirque
Un Pakistan et une Inde, une raison
Pour que la foule t'assassine
La paix c'est dangereux
Et d'ailleurs ça saigne toujours du même côté
Petit pasteur de banlieue ton église
Avait le blues du bon dieu, sans la chemise
Tu parlais de liberté – ton histoire
S'appelle dignité
Hé ! Martin tu l'as pas cru que tes frères
Iraient jouer aux petites panthères dans l'enfer
Les Noirs étaient Noirs, une raison
Pour que la nuit t'assassine
La paix c'est dangereux
Et d'ailleurs ça saigne toujours du même côté
Tu la voyais nouvelle ta Calédonie
Sans vivre des poubelles de la colonie
Tu parlais de liberté, ton espoir
S'appelle égalité
Hé ! Djibaou tu l'as pas cru, Yéméné non plus
Qu'un peu de pognon et des fusils suffiraient
Les Canaques c'est pas nickel, une raison
Pour que ton île vous assassine
La paix c'est dangereux
Et d'ailleurs ça saigne toujours du même côté
Luc Arténo - Octobre 1989
Imagine
P'tite fleur
Arbre en pleurs
Ruisseau
Pieds dans l'eau
Odeur
P'tit bonheur
Oiseaux
Rigolos
J'veux laisser ma tête dormir dans l'herbe aujourd'hui
J'veux sentir la fraîcheur de la terre, les fourmis
Oublier ma cervelle et tout ce que j'ai dit
Nuage
Dans l'azur
Personnages
Boursouflures
Grillons
Bruit du vent
P'tite maison
Dans les champs
J'veux laisser ma tête dormir dans l'herbe aujourd'hui
J'veux sentir la fraîcheur de la terre, les fourmis
Oublier ma cervelle et tout ce que j'ai dit
Ici, ma vie, c'est tout p'tit
Ici, tout dit, tout compris
Imagine, imagine, un monde
Imagine, imagine, un monde
Sans les blaireaux avec leur crasse et leurs sanglots
Plein la gueule
Luc Arténo - Mars 1988
Graffiteur
Peinture sur le mur
Graffitis sans merci
Cassure dans le dur
Porte ouverte dans la nuit
Dans tes yeux y a la mer
Tu voyages en aérosol pas cher
Dans tes yeux y a l'hiver
Tu vas pocher l'œil des murs de pierre
Lâche ta haine et ton flip
J'crois qu'ta bombe a fait mouche
Bavure sans morsure
C'est la rage de la ville
Qui hante nos murs
Négatif sur l'oubli
Dans tes yeux y a la mer
Tu voyages en aérosol pas cher
Dans tes yeux y a l'hiver
Tu vas pocher l'œil des murs de pierre
Lâche ta haine et ton flip
J'crois qu'ta bombe a fait mouche
Peintures hors censure
Oeuvres d'art sans les prix
Projetées à belle allure
Terminées sans faire de bruit
Dans nos yeux y a la mer
Dessine-nous un horizon de lumière
Dans nos yeux y a l'hiver
Réchauffe-nous, fais-nous un soleil d'enfer
He ! Graffiteur
Luc Arténo - Janvier 1987
Jolie Marie
Je vois sur ton visage
Un voile qui passe
Là-bas sous les mirages
Une fille se lasse
Jolie, jolie Marie
Tu te vends la nuit …
Je vois sous les fluos
Des robes qui scintillent
Le jeu des dames sur les photos
Un rêve qui se déshabille
Je vois, je vois le long des murs
Des femmes qui ont la vie dure
Et dans les bars, planqués sous les cartes
Les macs qui misent vos passes
Jolie, jolie, Jolie Marie
Tu te vends la nuit
Bannie d'un monde qui se veut libre
Tu joues au tiercé sur les cavaliers, yé hé !
Jolie, jolie, jolie Marie
Tu te vends la nuit
Virée du haut rang de ces dames
Tu gardes ton âme pour une autre vie Marie
Je vois le regard des hommes
Qui rampe le long du sol
Comme un chasseur qui traque sa bête
Dans la poche les billets s'entêtent
Je vois, je vois sur ce trottoir
Des cravates qui se désserrent
Et des rictus de dédain
Regardez-mois toutes ces putains !
Jolie, jolie, Jolie Marie
Tu te vends la nuit
Bannie d'un monde qui se veut libre
Tu joues au tiercé sur les cavaliers, yé hé !
Jolie, jolie, jolie Marie
Tu te vends la nuit
Virée du haut rang de ces dames
Tu gardes ton âme pour une autre vie Marie
Je vois sur ton visage
Un voile qui passe
Là-bas sous les mirages
Une fille se lasse
Je vois, je vois ce paysage
Que tu traverses comme un soleil
Et cet amour qui fait nauffrage
Avant qu'il ne s'éveille
Jolie, jolie, Jolie Marie
Tu te vends la nuit
Bannie d'un monde qui se veut libre
Tu joues au tiercé sur les cavaliers, yé hé !
Jolie, jolie, jolie Marie
Tu te vends la nuit
Virée du haut rang de ces dames
Tu gardes ton âme pour une autre vie Marie
Luc Arténo - Mai 1988